Les pieuvres ont l’amour tentaculaire : qu’il soit contre nature ne diminue en rien l’intensité de leur passion. L’histoire que conte ce livre le prouvera à ceux qui, d’étape en étape, suivront les confessions de son héroïne au destin bouleversé par sa rencontre avec un jeune garçon. En la découvrant, celui-ci a eu la révélation d’une vocation qui le possédera pendant près d’un siècle : filmer ces créatures des mers aux mœurs inconnues. Muni d’une caméra, et n’écoutant que son instinct, il fera de son patient travail d’exploration scientifique une œuvre d’art que l’on contemple aujourd’hui, fasciné. La pieuvre, peu à peu délaissée et décidée à se venger, narre l’étrange parcours d’un homme habité par sa mission mais qui, lorsque son heure sera venue, devra payer à la bête le prix de ses abandons.

Poétique, aquatique, fantastique, amoureux surtout, ce premier roman, inspiré de la vie d’un artiste aussi exceptionnel que méconnu, nous entraine dans les fonds mouvants du souvenir et restitue, par ses mots, les beautés et les tourments d’un homme sur le rivage du monde.

Illustrations de François Ayroles

DATES

Rencontre à Paris à la librairie Flammarion du Centre Georges Pompidou le 15 septembre 2017 à 18h30

Rencontre à Caen à la librairie Le Brouillon de culture le 23 septembre 2017 à 16h

Rencontre à Bordeaux à la librairie La Machine à lire le 17 octobre 2017

Rencontre à Gif-sur-Yvette à la librairie Liragif le 19 octobre 2017 à 19h00

Radio France fête le livre les 25 et 26 novembre 2017 à La Maison de la Radio de 14h à 19h à Paris

Rencontre à Brive-la-Gaillarde avec la librairie La Baignoire d’Archimède et le cinéma REX de Brive le 30 novembre 2017 à 21h

Rencontre à Auxerre à la librairie Obliques le 2 décembre 2017 à 19h30

Rencontre-débat animé par Erwan Desplanques (Télérama) à Bordeaux le 9 décembre 2017 à 14h

EXTRAIT

Ce jour-là, vers le milieu de l’après-midi, la marée est descendue au plus bas. De retour sur le même bout de rocher, il s’approche dangereusement de la zone que j’ai adoptée pour mon nid, aménagement savant de gravier pour rester dissimulée au regard, entourée de petits coquillages. Il a un appareil photo avec lui, un Kodak Brownie numéro zéro mais ne me demandez pas pourquoi je le sais. Il a fabriqué un système ingénieux de caisson étanche avec une vitre afin d’observer le fond du sol marin sans avoir à se mouiller la tête. Pareil à celui des pêcheurs siciliens guettant les oursins, penchés à la surface de mon écran avec le hublot d’une vieille machine à laver.

Le garçon, les jambes aussi laiteuses que ma chair bien fraîche sur l’étalage, et sa main agrippée à l’épuisette fondent sur mon troisième tentacule. Celui que je chéris le plus. Émue et apeurée alors que le filet tangue à quelques centimètres de moi, je ferme les paupières. J’enclenche lentement la préparation du jet de mon encre salvatrice. Je m’immobilise, passe au blanc. L’émotion. Un grand silence, digne de ceux des abysses. Au moment où sa pupille se pose sur moi, je suspends mon attaque. Toute ma vie bascule, comme ils disent. Je tends mon bras. Mon œil s’ouvre sans limite. Ce n’est pas une vague, mais un coup de foudre. Dans l’eau.

L’AUTEUR

Après un brillant parcours universitaire, Marie Berne s’est tournée vers le monde du goût en mettant ses connaissances dans le domaine du thé, du vin et des plantes rares au service des amateurs et des professionnels. Chercheuse et enseignante de littérature et de langues à l’université pendant plusieurs années en Amérique, en Asie et en Angleterre, elle a publié une étude originale, Eloge de l’idiotie, sur quelques narrateurs idiots. Elle vit à Londres et à Paris.

Le grand amour de la pieuvre est son premier roman.

Elle a publié plusieurs articles sur Jean Painlevé, dont Non pas cobaye mais vedette : gros plan sur l’animal vivant chez Painlevé et Autoportrait du scientifique en artiste : Jean Painlevé et la rhétorique de l’entre-deux.

La conversation scientifique

Marie Berne invitée par Etienne Klein à parler de Jean Painlevé sur France Culture

AVIS DES LECTEURS

Vous avez été mon étudiante, j’ai commenté élogieusement dans mon Bréviaire [de la bêtise, Gallimard, 2008] votre belle thèse sur « l’idiotie romanesque » (pp. 195-197) et je considère votre présent manuscrit [Le grand amour de la pieuvre] comme un texte remarquable, l’un des plus originaux qu’il m’ait été donné de lire ces dernières années.

Alain Roger

Porté par une langue souvent délicate, légère, poétique, le récit de la pieuvre développe par moments un charme prenant… les premières pages [qui] surprennent fortement et mettent en place un univers d’une grande singularité ([le] mollusque écrivain [a] une personnalité complexe…) … C’est très charmant et original, précieux, musical.

Jean-Marie Laclavetine

L’écriture est lyrique et déliée, et les mots coulent d’eux-mêmes dans ce texte entre roman, théâtre et poésie. Émouvante dans l’expression de la dévotion de la pieuvre pour son amoureux, ou dans le déclin, les passions, remords ou désirs de gloire de l’humain, cette lecture ne laissera personne indifférent.

Ségolène (La soupe de l'espace, Hyères)

Sensuel et à l’imagination tentaculaire, Le grand amour de la pieuvre, premier roman de Marie Berne aux Editions l’Arbre vengeur envoûte cette rentrée! Une vibrante symphonie aquatique contée par la voix d’une pieuvre: la rencontre de l’homme et de la bête, le récit d’un amour impossible. Un hommage à un cinéaste trop méconnu, ami des surréalistes, Jean Painlevé, qui inaugura la rencontre du 7e art et du monde scientifique.

Librairie Le Square (Lourdes)

Quelle idée magnifique! Quelle réussite!

Pierre (Librairie Mollat, Bordeaux)

Chouette découverte, belle écriture, élégante et travaillée sans être trop pompeuse ni clichée, sujet captivant et tortueux… Pour sûr, c’est un premier coup très réussi.

Myriagone (Angers)

Je l’ai lu d’une traite hier dans le train et je crois que je ne m’en remettrai jamais. J’ai ensuite passé la soirée à regarder des vidéos muettes et hypnotiques de créatures sous-marines… Mais quel livre fabuleux! Si je ne suis pas sûre d’avoir tout compris, je suis sûre d’avoir tout senti, et je le relirai avec le désespoir de me dire que plus jamais il n’y aura de première fois entre moi et ce livre. Mais pour sûr je le relirai… Je le recommande vivement aux amateurs de poésies, d’invertébrés, aux découvreurs, à qui veut se laisser emporter par la beauté d’un texte quitte à se perdre.   

Swann (L'hirondaine)

L’écriture de Marie Berne s’accorde parfaitement à son sujet maritime, certains passages ressemblant vraiment à de la prose poétique, cristalline. Et on se prend d’une grande tendresse pour cette pieuvre amoureuse qui rend un si bel hommage à un cinéaste fantasque et visionnaire [Jean Painlevé] […]. On croit à cet amour qui renverse les frontières entre l’animal et l’humain. Ce roman doux et mélancolique est bercé par une très jolie musique, on croirait presque entendre Satie, Ravel et Milhaud…

Maud Simonnot

Aux éditions de l’Arbre vengeur, à paraître le 24 août, le livre de Marie Berne est d’une finesse merveilleuse. Le talent de l’auteur, l’érudition subtile, la sensualité, nous emportent vers des profondeurs dont on ne remonte qu’à regret.

Philippe Touron

Une pieuvre amoureuse, un scientifique irrascible, un père célèbre, une mère disparue, un cinéaste hors-norme et beaucoup de crevettes et de bigorneaux…. Voici le cocktail détonnant de cette traque passionnée qui emporte le lecteur de l’aquarium de Roscoff jusqu’au bénitier de Saint-Sulpice dans une langue savoureuse… sans parler du choc de la fin!

RomainB (Babelio.com)

Grâce à la musique (et à celles dont l’auteur fait référence tout au long du roman) j’ai senti ces petites gouttes que tu te prends dans la gueule quand t’es au bord de la mer et qu’il y a du vent et que ça sent l’iode… Le Grand amour de la pieuvre est un conte. Un conte dans lequel tu te ballades de Roscoff en Bretagne à Paris dans la première moitié du 20e siècle. Et que tu es une pieuvre. Une pieuvre chez moi c’est ce qui fait touiller le bide quand tu ressens des trucs. Ben ici pareil… un espèce de Tim Burton façon JJ Cousteau, mais aussi avec beaucoup de poésie (et les auteurs cités ont un impact direct dont la façon dont le texte est construit et moi ça m’a tout fait fourmiller de partout à l’intérieur de mes entrailles) .

Romain Doré (Librairie Actes Sud, Arles)

Quelle pieuvre!

Elodie (La Baignoire d'Archimède, Brive)

Le roman de Marie Berne est avant tout un chant subtil, une ode sensuelle, où la langue épouse, comme par capillarité, les mystérieuses gesticulations de la pieuvre…. Livre-valse, donc, sur un énervé et sa proie, à placer entre toutes les ventouses, à lire à pleins tentacules, écrit qui plus est à l’encre hypnotique.

CLARO (Le Monde des Livres 15 septembre 2017)

« Vingt mille coeurs battant sous les mers ». … Ce récit d’un amour déçu, plaçant l’animal en figure bovaryenne, procure un bien fou dans l’océan de publications…

Marc Bertin (Dimanche 17 septembre 2017)

VIDEOS